jeudi 9 juin 2011

DOSSIER: La bactérie tueuse


Concombre contaminé: comment se transmet la bactérie?

Alors que plusieurs pays suspendent les importations, les autorités sanitaires rappellent les règles d’hygiène habituelles: se laver les mains, éplucher les légumes, les faire cuire...
Alors que des hôpitaux allemands sont submergés par les malades, les autorités sanitaires allemandes et européennes recherchent toujours l'origine d'une bactérie transmise par la consommation de concombres qui semble avoir fait un onzième mort lundi. La Belgique et la Russie ont décidé d'arrêter l'importation de concombres espagnols

Quand s’est déclarée l’épidémie?
Les premiers cas sont apparus en Allemagne il y a environ trois semaines, avec des centaines de cas d’infection se traduisant par des diarrhées banales ou éventuellement sanglantes, des maux de tête et de vives douleurs au ventre. Les cas sont intervenus particulièrement dans le nord de l’Allemagne. Aujourd’hui on compte plus de 300 personnes infectées, trois décès formellement attribués à la bactérie et huit autres en cours d’analyse.
Des cas confirmés ou suspects chez des personnes ayant voyagé en Allemagne ont été rapportés en Suède, aux Pays-Bas, au Danemark, en Grande-Bretagne, en Suisse, en France et en Autriche. L’incubation est de 7 à 15 jours.

Quelle est la bactérie incriminée?
Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la souche précise de la flambée actuelle est «très rare». Il s’agit d’un sous-type de la bactérie Escherichia coli produisant des shiga-toxines. Certaines peuvent provoquer des hémorragies intestinales (entéro-hémorragies), voire, dans 5 à 8% des cas, des troubles rénaux connus sous le nom de syndrome hémolytique et urémique (SHU), surtout chez le jeune enfant et pouvant être mortels. Pour cette épidémie, la répartition des cas graves est «très atypique», selon l’ECDC, avec une proportion d’adultes de 86%.

Comment se transmet la bactérie?
Le réservoir principal de ces bactéries est le tube digestif des ruminants. La transmission à l’homme se fait soit par contact direct avec des animaux contaminés ou avec l’environnement contaminé par leurs excréments, soit en consommant des aliments — viande hachée crue ou mal cuite, lait cru mais aussi salades et légumes contaminés par le sol — ou de l’eau contaminée, soit par «contact direct» avec une personne dont l’hygiène ne serait pas rigoureuse.
Cette fois-ci, il semble que des concombres issus de cultures sous serres en Andalousie soient à la source de la contamination, mais sans certitude «à 100%». Il n’est pas exclu que la contamination ait pu se produire le long de la chaîne de distribution.
Que recommandent les autorités sanitaires?
Les autorités sanitaires rappellent les règles d’hygiène habituelles: se laver les mains avant chaque repas et après chaque passage aux toilettes et, concernant les fruits et légumes, les laver, les éplucher ou les faire cuire avant de les consommer.
Les autorités françaises soulignent que le dispositif de surveillance a été renforcé.
En Allemagne, en attente de certitudes sur le produit incriminé, le ministère de l’agriculture a déconseillé la consommation de tomates crues, concombres, salades.
En Autriche, les autorités sanitaires ont retiré du marché des concombres, tomates et aubergines provenant des distributeurs espagnols concernés. Ils ont demandé aux consommateurs qui en auraient déjà acheté de les jeter.
Que se passe-t-il du côté de la production?
Selon la Commission européenne, les serres des deux entreprises d’où sont partis les lots incriminés ont été fermées et des échantillons de terre, d’eau d’irrigation et de produits utilisés pour les cultures ont été prélevés. Des contrôles réalisés sur des lots de concombres d’une des entreprises n’ont rien donné, les résultats de contrôles dans la deuxième devraient être rendus publics ce lundi.
Le grossiste importateur en France a rappelé des concombres en Bretagne, distribués en restauration commerciale et collective, mais sans avoir de retour de marchandise.
(Source AFP)

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